Tourisme 92 : un bilan globalement positif
Un excédent attendu de 57 milliards de francs
ean-Michel
Baylet attend un excédent touristique de 57 milliads de francs
pour 1992, une progression de 6 milliards de francs en un an. Une Yougoslavie
en guerre, des troubles dans le Maghreb, des records d'inflation en Espagne
et en Italie : autant de raisons qui ont incité les étrangers
à venir dans l'Hexagone, à la grande satisfaction du ministre
du Tourisme. 56 millions d'étrangers (4 millions supplémentaires)
ont ainsi foulé le sol français, en tête desquels
viennent 11 millions d'Allemands, talonnés par 8 millions d'Anglais
et 6 millions de Belges. Moins nombreux mais plus généreux,
les 600 000 Japonais et les deux millions d'Américains qui ont
dépensé, en moyenne, 1 330 F et 640 F par jour et par personne...
contre 206 F pour un Allemand. Ces excellents résultats permettent
au tourisme de figurer au premier rang pour les rentrées de devises,
devant l'automobile et l'agroalimentaire.
Principaux bénéficiaires de cette belle saison, les hôtels deux étoiles, les campings, les pensions de famille. Une mention spéciale pour les gîtes ruraux, qui ont connu un taux d'occupation record : plus de 95 % au mois de juillet Si la fréquentation hôtelière des étrangers a connu une progression de 50 % en 1992, toute la profession ne pavoise pas. Ainsi les grandes chaînes intégrées ont accusé une baisse de 10 % au mois de juillet. Une désaffection que les professionnels. consultés par le Groupement national des chaînes (GNC) attribuent à la grève des routiers, au mauvais temps et au calendrier scolaire. Cette régression n'influe que modérément sur le chiffre total réalisé par le tourisme. les hôtels-restaurants ne représentant plus que 13 % de l'activité économique du secteur.
D'importantes distorsions sont constatées région par région. En queue de peloton l'Aquitaine et l'Auvergne alors que des régions habituellement peu fréquentées connaissaient un boom. C'est le cas notamment de la Bourgogne et de Rhône-Alpes. où le taux de fréquentation hôtelière a dépassé les 85 %. Grande bénéficiaire de la saison 1992 : Paris, littéralement envahie par les touristes italiens. L'eurotourisme s'est donc développé en France: Allemands, Hollandais, Espagnols, Italiens mais aussi 91 %... des Français qui, goûtant les joies d'un tourisme vert en plein essor ont choisi de découvrir leurs terroirs.