Mike Oldfield : "Je veux devenir un ambassadeur de la musique instrumentale"


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près s'être classé, dès sa sortie, numéro 1 en Angleterre et en Espagne, Tubular bells II (Warner Music), le dernier album instrumental de Mike Oldfield, sorti le 31 août en France, pourrait égaler les ventes du premier Tubular bells : 16 millions d'exemplaires dans le monde entier. A l'origine, cette suite de la bande originale du film L'Exorciste comprenait 52 morceaux qui, pour des raisons pratiques, ont été ramenées à 14 "grands ensembles". Produit par Trevor Horn, Tubular bells II est rythmée par des phrases musicales répétitives que le musicien né en 1953 à Reading (Angleterre du sud) compare à des "lits sur lesquels viendraient se coucher les différentes mélodies de l'album."

"J'ai exploré de nombreux genres musicaux : la musique de film (La déchirure de Rolland Joffé en 1985); la chanson (Moonlight Shadow en 1983, To France en 1984). A présent je veux devenir un ambassadeur de la musique instrumentale. Donner une suite à Tubular bells était mon voeu le plus cher depuis cinq ans" explique le polyinstrumentiste anglais dans une interview à l'AFP. "Cette idée m'obsédait au point que je ne pouvais ne pas la concrétiser. Pratique habituelle dans le cinéma, jamais un album musical n'a connu de suite; une expérience unique qui m'excitait beaucoup !"

Premier artiste enregistré sous le label Virgin en 1972 pour, justement, Tubular bells, Mike Oldfield a dû changer de maison de disques en 1990 afin de mener à terme son projet. "J'ai enregistré de nombreux albums durant une période très courte pour terminer mon contrat chez Virgin. Richard Branson et les co--fondateurs partis, personne dans la nouvelle équipe de Virgin ne comprenait ma musique. Contrairement à Warner où, à aucun moment, je ne me suis vu classé dans une catégorie donnée. Pendant un an et demi, on m'a laissé toute latitude pour composer ce nouvel album".

Tubular bells II, un simple coup commercial ? Mike Oldfield s'insurge : "Je n'ai pas repris mes vieilles recettes. Bien évidemment, des liens existent entre les deux Tubular bells, sinon ce ne serait pas une suite. Mais cet album se veut moins sérieux, plus positif et réfléchi que le premier Tubular bells enregistré dans la précipitation". Créateur musical hors pair, il s'inspire "avant tout de la réalité; des bruits de la nature et de la télévision."

"J'intègre à mes compositions les observations de mes nombreux voyages. En fait je n'écoute pas de musique : je la crée". Ce représentant du rock planant exprime des opinions lapidaires sur le rap, le rock... : "La radio distille des airs que l'on a entendu des millions de fois. La musique actuelle, c'est de la merde ! Elle est sans âme, sans doigt sur les instruments, sans ongles sur les cordes de guitares". Occupé à promouvoir sur les cinq continents son album et la cassette vidéo de son dernier concert à Edinbourg, Mike Oldfield ne se produira en France qu'en 1993 à l'occasion d'une tournée mondiale.

Article publié par l'AFP le 3 octobre 1992